LES RAISONS DE LA MARCHE TRANSHIMAYENNE B. LISAN coordinateur de la marche Fermer la fenêtre Sommaire "Nous avons marché tous ensembles, solidaires, pour servir la cause du Tibet..." |
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Nous avons organisé cet été, une marche de 45 jours, très sportive, dans l'HIMALAYA Indien, avec une quinzaines de marcheurs tibétains et français, en soutien à la cause du Tibet. Pourquoi cette marche ? D'abord, un génocide d'1,2 millions
de tibétains a été perpétré par les chinois dans les années 50 à
60. Rares sont les personnes, à l'époque, qui s'y étaient intéressées,
malgré de nombreux témoignages. Ensuite parce qu'il est de bon ton,
chez les intellectuels français, de penser que la situation au Tibet
s'est améliorée pour les tibétains, sous le régime communiste
actuel, ce même régime qui était à l'origine des atrocités
commises. Il est courant d'affirmer que les
chinois apporte la « civilisation » aux tibétains. Plus aucun tibétain
ne voudraient revenir en arrière (c'est à dire à la situation féodale
prévalant avant la « libération par les chinois»). Les tibétains
auraient cessé de se battre pour leur cause. D'autres affirment que la cause n'a
jamais eu raison d'être, le Tibet ayant toujours fait toujours parti de
la Chine. Pour d'autres encore, cette cause
n'est qu'une « cause mode, tendance », aussi inconsistante que le
courant new-age. Les fervents soutiens à la cause seraient des
originaux rêveurs, sans connaissance réelle et profonde du Tibet et
des tibétains, vivant dans l'engouement passager pour le bouddhisme tibétain,
pour la personnalité attachante et sympathique Dalaï-lama et se
battant pour un Tibet mythique n'ayant jamais existé. Enfin, si l'on croit ces « gens de
progrès », tout irait pour le mieux dans le meilleur du monde pour le
peuple tibétain, sous la direction éclairée des chinois, s'il n'y
avait encore quelques violations des droits de l'homme, situation qui,
de toute façon un jour ou l'autre, s'améliorera. En fait, ces affirmations cachent un
certain nombres de faits incontournables, voire de désinformations et
de contre-vérités. Car : 1) le Tibet n'a jamais appartenu à aucun moment de son histoire à la Chine, même s'il y a pu y avoir une relation de suzeraineté (toute symbolique d'ailleurs). Toute l'histoire du Tibet jusqu'en 1950 ayant été, au contraire, une constante lutte des tibétains pour défendre, des siècles durant, son intégrité et son indépendance, face à la constante hégémonie chinoise, 2) avant l'invasion chinoise de 1950, le Tibet avait sa propre armée et battait sa propre monnaie _ symbole le plus clair de son indépendance, 3) les 2 cultures (malgré des influences) restent assez éloignés, l'une étant imprégnée de bouddhisme lamaïste, tandis que l'autre l'est par la culture confucéenne, 4) les 2 langues sont très éloignées, l'une de type chinoise, tandis que l'autre fait parti des langues tibéto-birmanes, 5) une énorme émigration chinoise (plus de 7 millions), au Tibet, tend à rendre les tibétains (6 millions) minoritaires dans leur propre pays, sans que les tibétains puissent s'y opposer, 6) les tibétains ont tout tenté pour s'opposer à cette invasion, que cela soit par la violence ou par la non violence, mais que le rapport de force totalement inégal fait que les tibétains ne peuvent rien changer à la situation actuelle (on est loin de l'image du tibétain paresseux ayant renoncé de se battre pour sa liberté), 7) le fait de ne pas revenir en
arrière vers le régime théocratique féodal prévalant avant 1950, ne
signifie en aucune façon un désir des tibétains de rester sous la
domination chinoise, quelque soit l'amélioration possible ultérieure
des droits de l'hommes ou les apports technologiques incontestables des
chinois. Ce qu'ils veulent, c'est majoritairement, l'INDEPENDANCE, la
LIBERTE et le départ définitif des chinois (sous entendant l'arrêt définitif
de l'immigration chinoise au Tibet).
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Selon les occidentaux, les
communistes chinois seraient maintenant des interlocuteurs corrects et
respectables. Ce genre de point de vue aveugle ne
tient pas compte, en fait, de l'aspect inchangé depuis 60 ans du régime
totalitaire chinois de terreur, de délation, de torture, de violence, régnant
toujours actuellement en Chine, ne profitant qu'à une infime minorité
des chinois. Sinon, comment expliquer que chaque
hiver, dans le haut Himalaya, continuent toujours à affluer, du Tibet,
des réfugiés sous équipés, prêt à affronter pendant des marches épuisantes,
de plus 2 mois, l'hiver, le froid, la mort, des cols à plus de 5000 m,
avec le risque de rencontrer des gardes frontières chinois ... Les aspects du totalitarisme chinois
sont pourtant nombreux : Un réfugié ex-prisonnier politique
nous racontait que jeune il ne savait pas que son pays était occupé,
car ses parents vivant constamment dans la peur d'être dénoncés, aux
chinois, par leur fils. Les parents et proches, des
ex-prisonniers politiques, sortis de prison, sont très tellement harcelés
par la police, pendant des années, que ces ex-prisonniers n'ont
d'autres choix que de s'exiler. Cette marche TRANSHIMAYANNE a donc
pour but de protester contre : 1) la politique de l'autruche, le manque de courage, lié à certains intérêts économique, des gouvernements, face à ce hold-up de la Chine en 1950 sur un pays indépendant, 2) la démission morale de tous les gouvernements occidentaux, 3) contre le totalitarisme du régime chinois et ses atrocités permanentes, Cette marche était un coup de coeur
pour les tibétains, pour témoigner de notre solidarité face à leur détresse,
pour leur témoigner que tout le monde n'est pas indifférent, lâche.
Que tout le monde n'admet pas un fait accompli, même entérinée par la
communauté internationale, contraire à toute morale, quelque soit la
situation de fait accompli, qu'ils soient irréversibles ou non. Comme les français libres pendant
la 2nd guerre mondiale, nous n'admettrons jamais le
totalitarisme, la loi du plus fort, le fait accompli ou toute démission
morale collective. Nous ne crierons pas avec les loups de la démission
morale. Nous avons marché tout ensembles,
solidaires, pour servir la cause du Tibet. Et nous feront tout pour continuer
et continuer de lutter contre ce hold-up territorial. Cordialement,
Benjamin LISAN Coordinateur de la TRANSHIMALAYENNE 16 rue de la Fontaine du But, 75018 PARIS tel. domicile : 01.42.62.49.65 tel. GSM : 06.16.55.09.84 tel. bureau : 01.64.85.75.58 email : benjamin.lisan@free.fr
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